Les animaux ne parlent pas, mais nous les faisons parler en les associant à nos discours quotidiens. Que ce soit sous forme de comparaison (« Gai comme un pinson », « Têtu comme une mule », « Dormir comme un loir »), de tournures métaphoriques (« Avoir la chair de poule », « Faire devenir chèvre », « Faire entrer le loup dans la bergerie »), de locutions (« Le mariage de la carpe et du lapin », « Bayer aux corneilles », « Un panier de crabes ») ou de proverbes et dictons (« Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois », « On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre »), notre langue est remplie de références aux « hôtes des forêts, des eaux et des airs ». Ces formulations imagées que nous utilisons presque sans y penser, parfois claires, parfois mystérieuses, méritent le commentaire, le retour sur leur origine, sur l'évolution de leur sens, sur leur justification. Une manière de s'enrichir en « cherchant la petite bête ».
Auteur
Yves Stalloni, universitaire de formation, ancien professeur de littérature en classe de Khâgne, membre titulaire de l'académie du Var, est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages dont une dizaine, seul ou co-signés avec Paul Desalmand, portant sur la langue française et la culture générale. Il a publié également de nombreux travaux critiques, des essais, et cinq romans.